Les 10 choses à faire pour planter ta négo de salaire

On compte sur toi

CDLT
6 min ⋅ 29/09/2022

Publié initialement le 17 septembre 2021

On est en semaine 37, donc techniquement, il reste environ 2/3 mois pour se préparer aux évals de fin d’année ou pour enfin réussir à changer de taf avant 2022 comme tu te l’étais promis un verre à la main au dernier Nouvel An. On voulait donc profiter de ce TTFO pour parler de la vraie raison pour laquelle on se lève le matin :L’ARGENT.

Voici un petit guide incontournable si tu veux t’assurer de ne jamais obtenir l’augment’ que tu réclames depuis 3 ans, ou le salaire que tu SAIS que tu mérites.

1 - Être une meuf

Aïe. Les statistiques sont contre toi : en moyenne tu as 23% d’écart de salaire avec tes collègues masculins. Les causes sont variées, que l’on parle de l’éducation, du syndrome de l’imposteur, du sexisme ambiant, du fait que les femmes attendent d’être déjà compétentes à un poste pour demander une promotion… mais le résultat est là. Tu vas avoir droit à toutes les excuses en mousse de la part des hommes avec qui tu vas négocier. En revanche, si tu as envie de rater ton ratage de négociation, on te recommande l’incroyable bot Messenger de Cindy Gallop.

2 -Croire les gens qui disent “mais t’inquiète, il y a des augmentations souvent” 

La personne qui te dit ça en entretien :
- sait qu’elle te propose un salaire insuffisant
- sait qu’elle te ment
Le tout est de savoir qu’elle sait qu’elle te ment, car si elle sait que tu sais qu’elle sait qu’elle te ment, alors vous allez peut-être pouvoir parler de ce qui compte vraiment : le salaire à l’entrée. C’est le début de tout. Un mauvais salaire de départ, ça ne se rattrape pas comme par magie. On reste généralement à la traîne un moment, voire on ne se rattrape jamais.

3 - Accorder de l'importance à ton titre sur Linkedin

Si ça te fait kiffer de voir “VP machin chouette”, “Manager chépakoi” sur ton intitulé de poste Linkedin alors attention. Dis toi que cette industrie, peut-être plus que toutes les autres, a une capacité incroyable à créer des noms de job imbitables qui donnent l’impression d’être quelqu’un d’important.

Ne te laisse donc pas avoir par le fameux : « On ne peut pas t’augmenter mais par contre on te promeut Dir Conseil, Planning Partner, Creative Lead, avec un nouveau périmètre». C’est la douille. Parce que hé, si tu dis non et qu’ils doivent recruter quelqu’un d’autre… ben ils vont devoir le·la payer comme il faut.

4 - Mettre autre chose que des faux défauts dans ton éval

Globalement il s’agit de ne pas donner le bâton pour se faire battre.

Si tu estimes que tu fais très bien ton job, tu n’es pas obligé·e d’appuyer sur certaines de tes fragilités pour montrer que tu n’as pas la grosse tête. Tu peux juste donner des points d’amélioration qui n’en sont pas vraiment. Des choses qui, par exemple, nécessitent que tu prennes un plus gros poste pour pouvoir les gérer.

Exemples : être lead sur un client pour gagner en leadership, être impliqué·e dans le recrutement pour améliorer ton management.

 5 - Dire que tu penses à déménager en province pour "prendre plus grand"

SURTOUT PAS.

Si tu envisages de partir vivre dans le Sud en gardant ton salaire parisien, déjà tu es un·e génie, mais pense à négocier ton augment’ avant. Sinon ça va être la porte ouverte à tous les : « Non mais toi t’as pas besoin de 5k€ en plus, tu pars vivre en Bretagne. Ça coûte rien là bas ». 

6 - Dire la vérité sur ton ancien salaire

Pendant un entretien ça va forcément arriver sur la table : « Tu étais payé.e combien dans ton ancienne agence ? »

Ça te laisse deux options :

- Soit tu sais mentir quand il faut et tu peux rajouter 30 ou 40% au montant réel sans balbutier.

- Soit tu n’es pas à l’aise avec le mensonge et tu peux dire : « Trop peu par rapport à mon talent, c’est pour ça qu’on se rencontre aujourd’hui ». 

7 - Donner une fourchette

C’est une énorme connerie (que j’ai faite bien sûr). Franchement dans le meilleur des cas si la personne est un AMOUR qui te veut absolument tu auras l’option pile au milieu de ta fourchette. Dans tous les autres cas, ce sera la fourchette basse et tu n’auras pas d’autre choix que de l’accepter. 

8 - Baisser ton salaire parce que la boîte est cool

C’est la base du modèle économique de beaucoup de boîtes créatives : être sexy pour s’autoriser à sous-payer les gens quand on n’est pas suffisamment rentable. Donc, à moins que tu considères qu’une gourde floquée avec ton prénom, un babyfoot, 3 Fat Boy et 2 open bars par an constituent de réels avantages en nature, on te déconseille vraiment d’accepter d’être moins payé·e pour la fame.
Le monde regorge de marques sexy qui payent bien !

9 - Faire sentir que tu n’aimes pas parler d’argent

Plus tu prends plaisir à négocier (et à parler d’argent), mieux tu vas mener ta négo.

T’es peut être pas du style à grapiller 10 balles sur Vinted mais là tu ne vends pas un vieux jean troué, tu vends les deux trucs que tu as de plus précieux dans la vie (après ton maillot du PSG floqué Messi) : ton TALENT et ton TEMPS.

Alors fais un petit effort et écoute les conseils d’un ancien négociateur du FBI si tu n’es toujours pas convaincu.e que tu peux y arriver. Le lien ici.

10 - Ne rencontrer d’autres boîtes que quand tu en as déjà marre

On n’est jamais aussi sexy que quand on est heureux et qu’on ne recherche rien de spécial. Cours de Tinder 101.

En négo c’est la même chose, donc dis oui aux catch-ups qui sont en réalité des entretiens, oui aux opportunités Linkedin, oui aux events CB News, au pire tu auras perdu 1h, au mieux trouvé un nouveau job encore plus cool. Dans tous les cas tu auras un levier supplémentaire pour négocier une augment’ dans ta boite. 

Et en sus il y avait :  

  • Penser que d’être champion·ne du monde de charrette est ce qui va faire la différence

  • Finir ta demande de salaire par “…mais ça peut se discuter”
    (entraîne-toi devant le miroir avant)

  • Considérer que tes managers se battent auprès des boss pour ta négo

  • Attendre que tes boss te proposent une augmentation d’eux mêmes (là c’est chaud, ça veut dire que même elleux considèrent que c’est abusé…)

  • Dire qu'en fait ton rêve dans la vie c'est pas la pub

  • Ecouter la suite de la phrase après "Je me suis vraiment battu·e pour ton augment’ mais..."


Oui c’était simplement pour dire “en sus”.

Bisous,

Romain

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Par Séverine Bavon

Ancienne employée, dirigeante d’une entreprise dans le freelancing, j’aime mettre les pieds dans 1/ le plat 2/ les évolutions du monde du travail. Je m’attaque, toutes les deux semaines, à un sujet lié au taf qui pose problème, qui m’énerve, ou qui devrait changer, avec une verve de tenancière de PMU et des sources académiques.

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