Plutôt trend huit heures que trend setter


🎙️ POINT PODCAST
Parfois, des gens me confessent : “je crois que… je préfère la version audio de tes articles”. Vous savez, comme si en aimant les podcasts on insultait un peu l’écrit. Et moi, ma réaction c’est :
1/ je fais aussi partie des gens qui préfèrent écouter des épisodes de 42 min en faisant le ménage que de rester rivée 20 min à un écran
2/ vu le kif que je prends à ajouter des effets sonores débiles ça fait maxi-plaisir que ça vous plaise
Bref, CDLT c’est aussi un podcast, qui sort toutes les semaines le jeudi (une semaine sur deux c’est le nouvel article, l’autre semaine je lis un banger des archives). Vous trouverez la version podcast de celui-là…
où il est possible…
qu’à un moment…
je chante du Hélène Ségara à pleins poumons…
sur Spotify, Apple Podcasts et Deezer (Apple et Deezer parfois ils mettent 2 jours à actualiser).
💻 POINT LIVE LINKEDIN
Mardi, j’étais interrogée en compagnie d’Adrien Chignard, psychologue du travail et des organisations, par Anaïs Le Digarcher pour un live de Taleez sur l’épuisement professionnel des fonctions RH. Merci à Anaïs et à Silvia Talo pour le choix et la préparation de ce sujet important, et merci à Adrien d’ajouter sens et cohérence, c’était super.
Welcome aux nouveaux follolows suite à la reco de CDLT dans HyperTextes et sur la homepage de Kessel (merci la team Kessel), et suite au live susmentionné. N’oubliez pas de passer à l’IT pour récupérer votre ordi, de passer à la Sécurité pour récupérer votre badge, de passer aux RH pour signer votre contrat et de passer notre amour à la machine, faites-le bouillir, pour voir si les couleurs d’origine, peuvent revenir.
Pour celles et ceux qui étaient déjà là : purée on en a vécu des trucs ces derniers mois non ? Moi qui d’habitude essaie de maintenir un équilibre de type 50 % d’articles-fleuves-ultra-sourcés / 50 % d’articles-top-Topito-pour-souffler-un-coup, j’ai enquillé avec très peu d’interruptions :
- une liste un peu lol mais en fait trop réelle de nos stratégies de survie en temps d’apocalypse
- un traité sur la fatigue consubstantielle à notre société
- non pas un mais deux pavés sur les reconversions professionnelles
- une interrogation sur la difficulté à maintenir notre attention dans ce monde épileptique
- un essai de 3 millions de signes sur notre rapport à la souffrance dans le travail
- une déconstruction politico-économique de la “nécessité” de travailler plus
- une réflexion philosophico-vulnérable sur le conflit entre nos valeurs et le travail
Tout ça pour dire : beaucoup de panique, peu de disco.
Et donc il est temps de rétablir l’équilibre avec, ce qu’on appelle techniquement, “un bon vieil article à la con”.
Et j’ai trouvé le sujet parfait : un trend report.
Vous noterez que j’en suis pas à mon coup d’essai : en 2021 et 2022 j’avais déjà inventé le concept audacieux de “rapport rétroactif de tendances déjà périmées”. Cette fois je pousse l'innovation plus loin avec l'analyse prospective de trucs qui se passent déjà. Je laisse la futurologie à Usbek & Rica, moi mon créneau c’est le “Present of Work”. Évidemment, ce ne serait pas un vrai tend report si je ne l'écrivais pas avec l’autorité insolente d’une journaliste de presse féminine et si je n’inventais pas des concepts en franglais.
C’est parti.
Il y a 3 ans, TOUT, du luxe à la démission, était all so quiet. Le summum de l’audace, c’était le scred. Eh ben c’est finito pipo. La Maison Blanche dégueule de plaqué or et la nouvelle mode au travail c’est de “rage apply” (candidater en masse parce qu’on n’en peut plus de son job), et, surtout, de “revenge quit” : démissionner avec panache, au moment le plus emmerdant possible pour la boîte, et idéalement en se filmant sur TikTok. Le “au revoir Président” du Loto, mais en vrai. Si on en croit Forbes (qui est hyper fort-bes à prédire des trucs, comme par exemple les plus gros scams business), aux US 17 % des salarié·es ont déjà revenge quitté, et 28 % s’attendent à le voir se produire dans leur boîte en 2025.
On se parle d’emails all-company pour claquer sa dem. On se parle de cartes de vœux “Sorry for your loss / The loss is me. I’m quitting”. Comme la trend est déjà bien en cours, c’est clairement déjà trop tard mais je vous partage quand même une idée de business révolutionnaire : adapter le “singing telegram” américain (vous savez, ces gens qu’on paye pour aller chanter joyeux anniv à ses potes dans un moment de malaise intense) aux claquages de démission.
Qui ne lâcherait pas un billet pour envoyer un clown en costard ouvrir d’un grand coup la porte de son boss,
faire péter un canon à confettis, caler d’autorité un ghetto blaster sur son bureau et lui chanter à pleine voix,
sur l’air de “Il y a trop de gens qui t’aiment” d’Hélène Ségara :
Pauline claque sa dem.
Ne la retenez pas.
Elle espère même pas d’indemn’
Elle veut juste se casser de là.
PAULINE CLAQUE SA DEEEEEEEM
ET ÇA LA MET EN JOIE
Bastien t’es un gros lourd
Et tes “blagues”, putain bon débarras
Puisqu’on est dans la présentologie, je prédis que c’est en train d’arriver.
Et que ça va continuer.
Je vais apporter mon pavé à la barricade. Stay tuned.
OUI CECI EST TOUJOURS UN TEASING MAIS JE PEUX PAS VOUS EN DIRE PLUS.
Vous avez ptêt vu passer cet article de The Atlantic sur l’état du marché du travail US qui a fait sensation, avec le chapô le plus pointu que le journalisme puisse offrir : “Young people are using ChatGPT to write their applications; HR is using AI to read them; no one is getting hired.” Brad Pépite. L’article raconte comment, sur un marché du travail tendu comme un string, après avoir tenté de crafter des jolies candidatures sur-mesure dans 145 formulaires de recrutement différents pour se choper rien d’autre que des gros ghostings, les candidat·es se mettent aux candidatures de masse avec l’aide des IA, tandis que côté recruteurs, sous l’avalanche de CV uniformisés, on fait screener tout ça par des IA, puis on délègue le premier round d’entretiens à d’autres AI. Résultat rien ne se perd rien ne se crée personne ne se parle c’est super.
Mais ça, ça serait juste ridicule si les jobs… existaient vraiment. Là où ça vire carrément à la farce, c’est quand on fait entrer les “Ghost Jobs” dans l’équation. Les jobs fantômes, ce sont des annonces postées par des boîtes… pour des postes qui n’existent pas vraiment. Y’a plusieurs raisons : recruter en anticipation sur des rôles où y’a beaucoup de turnover, se créer un vivier de CV ou pire, donner l’impression d’une croissance dynamique pour l’externe et les investisseurs. Clairement grosse flemme de fact-checker les datas, mais askip selon Mashable cité dans l’article pré-lié, 43 % des recruteurs ont déjà fait ça, et selon CNBC, 17 % des jobs postés sur Greenhouse (un site de recrutement) étaient partagés sans intention de recruter.
Moi je voudrais saluer la perf de déshumaniser le seul job foncièrement fondé sur l’humain. Le seul job avec le mot “humain” dedans. Ah what a time to be alive.
Est-ce qu’il y a une sensation plus solitaire et dystopique que d’être la première personne dans un call et de se retrouver en tête-à-tête avec l’IA de notetaking de quelqu’un ? Ça réussit l’exploit de m’angoisser, m’énerver ET me donner envie de faire des conneries. Donc je considère ceci comme la dernière sommation : si vous utilisez ce truc, merci de cesser. Ça ne vous donne pas l’air cool. Au contraire. En prime je suis sûre que vous ne relisez JAMAIS les compte-rendus de réunion. Vous aurez été prévenu·es, maintenant au prochain call, si je suis face à une IA, je fais ce que ce mec fait.
L’équipement et l’usage des IA montent dans le travail blablabla, selon le dernier Slack Workforce Index, 40 % des salarié·es aux US bossent déjà avec leurs petits agents perso pour répondre aux mails, organiser leur agenda et prendre des notes. Je tiens à signaler que quand j’ai écrit en 2023 cet article sur l’IA dans le travail, c’était censé être une BLAGUE, pas une roadmap.
Le concept que j’ai découvert dans la Masterclass de Grégory Pouy sur l’IA dans le travail (pour rappel, -50 € si vous utilisez le code CDLT) (j’ai déjà dit ça comme une blague avec NordVPN, là c’est pas une blague), c’est les “shadow AI”. Les “shadow AI” c’est quand, saoulax que leur boîte les force à utiliser un vieux Copilot tout pété parce que Microsoft les a ferrés dans ses rêts, les gens se mettent à utiliser pour le taf leurs comptes perso sur différentes IA, créant évidemment de massifs problèmes de sécurité et de confidentialité. D’après IBM (vraiment les premiers et les derniers sur l’IA), 38 % des salarié·es reconnaissent partager des infos pro sensibles avec des IA sans autorisation de l’employeur.
Ben là moi j’ai envie de dire CHEH.
Bassiner les gens en leur foutant la press d’être à jour sur l’IA, augmenter les attentes de productivité en conséquence, tout en leur fournissant des outils pétés sans les consulter au préalable sur leurs besoins réels… ben cheh, quoi.
Là, moi je croise deux tendances bien documentées pour en créer une nouvelle, on appelle ça du trend-upcycling.
En bas de l’échelle, une baisse des recrutements de juniors à cause de l’IA. Ça, ça me fout le seum, parce que je l’ai prédit y’a un bail et j’ai pas eu le bon sens de le foutre dans un article pour vous dire ensuite “je vous l’avais bien dit”. Mais ça tombe sous le sens : à quoi nous servent les IA génératives ? À dépoter en temps réel précisément les tâches qu’on filerait à des juniors (benchmark, recherche, dépliage, premières idées, analyse de données, etc.), des juniors qui les accompliraient 1/ plus lentement 2/ moins bien 3/ de façon plus coûteuse. En faisant ça, évidemment, on gagne du temps et de l’argent… mais on passe sur la formation des futurs “nous”. C’est con, parce que ça veut dire d’une part qu’on fait entrer moins de gens sur le marché du travail, et d’autre part qu’il n’y aura plus personne pour prendre notre job quand on voudra monter les échelons.
Ah mais non en fait !
Car au milieu de l’échelle, on a le “conscious unbossing” : plus de la moitié des Gen Z ne veulent pas devenir middle managers. Quand on leur demande pourquoi, pas folle la guêpe : les Gen Z avancent le “too high stress, low reward” des jobs en middle management et le manque de capacité de décision. Bref, les jeunes ont vu à quoi ça ressemble, et ne veulent vraiment, mais vraiment pas avoir la vie de leurs boss.
Résultat : je prédis une grosse boursouflure au milieu : une couche médiane bien enflée de profils de plus en plus senior à qui on finit par dire que c’est up or out. Ça sera beaucoup out, à mon avis. Et pour le up, des managers promu·es par défaut, parce qu’il faut bien quelqu’un, et qu’on ne forme pas (j’ai rien inventé, on appelle ça des “accidental managers”). Résultat du résultat, un management qui inspire peu et qui donne de moins en moins envie, une tension de recrutement qui s’accroit, et des patrons qui crient à qui veut l’entendre (= d’autres patrons) que personne veut plus travailler.
Moi, y’a rien qui me fait plus chialer qu’un peuple qui s’unit contre l’injustice.
Mais bon, dans le monde du travail aujourd’hui, le petit peuple du tertiaire, il s’unit pas des masses. C’est pas franchement sa faute : le travail a été tellement individualisé que le petit peuple du tertiaire, il est tous-toutseulisé. Chacun·e dans son coin, avec ses petits objectifs perso, à se faire incentiver, micro-manager et bolosser isolément, perdant le sens du collectif et donc la confiance en sa capacité à exercer un contre-pouvoir efficace.
Sauf que.
Sauf qu’en fait, même si le syndicalisme et les modes traditionnels de lutte sont à la (Sean) peine, le collectif, lui, is not dead, voire il est de plus en plus alive.
Juste, différemment.
Moi y’a deux histoires récentes qui m’ont fait tripper (vous les avez probablement vu passer hein, je rappelle que si vous cherchez des trucs vraiment frais vous êtes au mauvais endroit, vous n’avez qu’à aller sur 4chan je sais pas) :
Celle des 340 “recalés de Toulouse” (c’est moi qui nomme, mais je trouve que ça a un petit effet dramatique fait-diversque qui pourrait rester) : suite à la publication d’une offre de job de chargé·e de com dans une boîte à Toulouse, une DRH envoie un mail de refus aux recalé·es… en oubliant de les mettre en BCC. Et si vous avez déjà fait partie d’une boucle publique accidentelle, vous savez ce qui se passe ensuite : ça part en vrille à grands coups de reply all et ça finit en drinks. Mais ce que je trouve beau dans cette histoire, c’est que le premier réflexe des gens, c’est de se soutenir. Et on sent, dans les mails, le kif de pouvoir partager la (Tou)lose avec d’autres personnes (“Voir qu’on est 335 dans la même galère, ça fait relativiser” / “Force à nous, on est ensemble”).
Celle du “tu vas te faire virer” du TGV : là, c’est l’histoire d’un passager qui surprend dans un TGV la conversation d’une RH qui essaie de trouver une faute grave pour se débarrasser d’un employé qu’elle aime pas —> il en parle sur les réseaux, puis retrouve et prévient le gars concerné —> qui se fout en arrêt maladie avant de se faire dégager. C’est vraiment le type d’histoire douce-amère que j’adore. J’ai déjà beaucoup de gratitude pour les gens qui nous retrouvent sur les réseaux pour nous rendre un pass Navigo perdu (vous êtes le bon grain, merci à vous), mais là, ça vire à l’épopée, j’adore.
Moi, ce que je vois là-dedans (et aussi dans le coup d’État népalais suivi d’élections sur Discord qui ne cesse de me fasciner, mais, pour ce qui est de notre sujet, dans les employé·es d’Amazon qui ont organisé la lutte contre le retour au bureau sur la messagerie interne, et avant ça Kickstarter qui a organisé le premier syndicat dans une boîte tech, les livreurs des plateformes qui organisent la résistance par messageries chiffrées) (et aussi dans les comptes Balance, et même les comptes de memes comme NDFlex), c’est l’utilisation des outils numériques — des réseaux sociaux aux outils internes — pour créer des nouvelles formes de collectif. À vue de nez, “partager des memes” ça semble assez loin de “rejoindre un syndicat”. Sauf que le collectif, dans le tertiaire aujourd’hui, ça commence par réaliser qu’on est beaucoup à vivre les mêmes merdes. Mettre les mots, ça mène à partager, qui mène à s’entraider, qui mène à s’organiser. Et plus vite qu’on ne le croit on détruit le capitalisme.
Dans la catégorie des trucs pas nouveaux il se pose là, celui-là. Et en même temps, qu’est-ce qu’un article de CDLT qui ne finit pas sur un plaidoyer pour la réduction du temps de travail ?
Ok, je refais un point historique pour les deux du fond. Au XXe siècle, on a fait des avancées technologiques de type grand pas pour l’Homme, la Femme et le Petit Prince. Électricité, taylorisme, informatique, internet : que des trucs qui nous ont permis de faire beaucoup plus en beaucoup moins de temps. De tout ce temps qu’on a libéré, on pouvait faire deux choses : donner du temps libre aux gens, ou… produire encore plus. Parce qu’on considérait le travail comme le garant de l’ordre social et moral, comme un truc “bien en soi” et qu’on s’est dit que la croissance pourrait durer toujours, on a fait surtout le deuxième, en laissant juste assez du premier pour permettre aux gens de consommer tous les trucs et les services nouveaux qu’on produisait.
Ce qui a créé un monde du travail absurde, où l’on est globalement incité à produire toujours plus pour gagner le droit de produire encore. Où la seule récompense d’une productivité en hausse, c’est le droit d’en faire encore plus. Où on remercie les gens pour leur bon travail en leur donnant plus de travail.
Sauf qu’aujourd’hui, il se passe plusieurs trucs concomitants qui remettent tout ça en question. Le premier, c’est qu’avec l’IA, on est en train d’amorcer un autre bond massif de productivité qui risque d’être bien plus radical que les précédents. Le deuxième, c’est qu’on est en train d’atteindre les limites planétaires l’une après l’autre et de remettre en question le dogme de la croissance infinie. Le troisième, c’est qu’au lieu de bénéficier à tout le monde, les gains de richesse aujourd’hui bénéficient à quelques-uns, et que résultat, il y a de moins en moins de gens qui peuvent acheter tous les nouveaux produits et services qu’on crée. Le dernier, qui découle un peu des précédents, c’est qu’on est en train, de façon peut-être désorganisée mais de plus en plus vive, de remettre en question la logique éclatée derrière le productivisme et de demander à ce qu’on nous rende le temps.
Et pour moi, cette tension-là entre la logique productiviste et la nécessité de repenser le modèle, c’est la tension fondamentale du monde du travail aujourd’hui. En fait, on peut regarder toutes les discussions actuelles sur le temps de travail comme un grand jeu de tir à la corde entre deux équipes : d’un côté, les Bayrou et compagnie qui font mine de voir dans le “travailler plus” un moyen d’accéder à la prospérité alors qu’au fond, ils le voient surtout comme une fin en soi, une “valeur” non questionnable, et de l’autre côté… ben les gens qui bossent. Les gens qui bossent et qui voient bien que la “valeur” principale produite par le travail va dans la pocket des actionnaires, les gens qui bossent et qui ne peuvent même plus accéder à la propriété, les gens qui bossent mais ne bosseront jamais assez pour avoir les mêmes chances que les gens qui héritent, les gens qui bossent et dont la retraite s’éloigne, les gens qui bossent et qui en ont un peu marre de perdre leur vie à la gagner.
Cette tension, elle est déjà là. Mais elle va s’accentuer.
Ça va tirer beaucoup plus fort des deux côtés de la corde. D’un côté, dans un effort désespéré pour courir derrière la Chine et les US, on va nous expliquer que y’a pas le choix, dans un monde qui bouge au rythme des IA, il va falloir tenir la cadence (ce qui donne évidemment le retour en présentiel 5/5j histoire de bien pouvoir se faire surveiller au taf ou des trucs comme le 996 dans les boîtes tech américaines : de 9h à 21h, 6 jours par semaine). De l’autre côté… les gens vont s’engouffrer dans tous les interstices de liberté qu’on voudra bien leur laisser (mais de l’autre côté de la corde, on gueulera aux gens qui foutent rien le vendredi aprèm en TT, comme si on foutait quelque chose le vendredi aprèm en présentiel) et on va continuer les pilotes sur la semaine de 4 jours qui vont tous montrer que c’est une bonne idée (mais de l’autre côté de la corde, on ne voudra rien entendre, et ainsi de suite) (vous en aviez marre du pilote britannique ? Ben voici le pilote portugais avec à peu près les mêmes résultats : pas d’impact financier négatif, une amélioration du bien-être, 93 % des travailleur·ses qui veulent poursuivre et 95 % des entreprises qui évaluent l’expérience positivement).
Et tout ce beau monde va se fritter et s’enferrer dans des débats à la con sur des questions de productivité, de profit et de PIB alors que le vrai désaccord est… philosophique. Les questions que ça pose toute cette histoire, c’est pas “peut-on rester compétitif en maintenant le modèle social français ?” ou “peut-on gagner en productivité en travaillant moins ?” (la réponse est oui, cela dit). Les questions, les vraies questions, c’est :
Quel est le rôle du travail dans nos vies ?
Qu’est-ce qu’une bonne vie ?
Quelle est la responsabilité de l’État envers ses citoyen·nes : le PIB ou le bien-être ?
Je rêve ou…
Non je rêve pas.
Je voulais faire un article complètement gratos et j’ai pas du tout réussi. Je voulais pondre un texte absurde en deux heures en riant de mes propres jeux de mots, et je me suis retrouvée à… faire un truc à peu près sensé.
De là, deux conclusions possibles : soit je suis beaucoup trop accro à “vous apporter de la valeur”, soit je suis turbo-chiante.
Sev