Faites le quiz pour savoir


Oui bonjour, donc en fait comme vous ne pouvez pas le constater, je suis pas là. J’suis en vacances. Mais je vous ai préparé un article flashback, au cas où le monde s’effondrerait en l’absence d’une édition de CDLT. Normal. Zéro névrose. Et comme j’avais envie de me compliquer la vie, plutôt que de vous faire une simple rediff d’un article passé, je me suis dit non, on va faire une rediff rigolote sous forme de quiz pour savoir quel article de CDLT vous êtes selon votre état d’esprit du moment, le tout en déterrant des emojis sous-employés qui veulent probablement dire quelque chose de différent pour les jeunes. C’est parti.
🐡 J’ai pas pleuré aujourd’hui ! Yay !
🫗 Depuis que je prends du recul et que j’observe cette grande farce comme Jane Goodall étudiait ses chimpanzés, ça roule.
🛼 J’ai dit un truc gênant y’a deux semaines (genre “bisous” à mon N+2 en fin de call) et depuis je marine dans ma honte.
🫘 Je viens juste pour le drama.
🪑 Toujours fast. Always furious.
🛼 “Ça va, j’ai pas dit/fait une connerie ?”
🫗 “C’est fascinant.”
🐡 “Je suis un peu KO là.”
🫘 “J’ai du crousti.”
🪑 “C’est systémique.”
🫗 Publier un essai, ou au minimum une newsletter. Allez, un podcast.
🪑 Debout sur les ruines fumantes du patriarcat.
🐡 Allongé·e dans un champ, sans notif, sans deadline, sans “en CC pour info”.
🛼 Ça oscille entre “souuuus le soleiiiil” et “sous un pont”, selon le niveau d’insomnie.
🫘 Stalker discrètement la vie médiocre de vos anciens collègues sur Insta tout en sirotant un cocktail sur une plage où le réseau est épisodique.
🐡 “Désolé·e pour le délai.”
🪑 “Tu dirais ça si c’était un mec ?”
🫘 “Salut, ça va ? Tu sais pourquoi Carole a été sortie du projet ?”
🛼 “Coucou, petite relance 🙂”
🫗 “Intéressant : [et sans plus de contexte, un lien vers un article de The Conversation/AOC/Le Grand Continent/Philonomist sous paywall]”
🫘 Vous comprenez instantanément le mood de quelqu’un juste à sa ponctuation.
🛼 Vous pouvez rédiger un mail super enjoué tout en insultant les destinataires dans votre tête.
🫗 Vous captez en deux-deux n’importe quelle dynamique de groupe.
🪑 Vous pouvez démonter un argument sexiste en 35 secondes, études à l’appui, sans hausser la voix. Mais vous haussez la voix.
🐡 Vous gardez l’air super investi en réunion pendant que votre esprit est en trek au Népal.
🫘 Content un dossier “Dossier” avec des trucs compromettants sur énormément de gens.
🛼 A 48 onglets ouverts en permanence.
🐡 Est à 3% de batterie alors que vous êtes en charge. Y’a un pixel noir chelou sur l’écran depuis 2 ans. Faut vraiment que vous le changiez mais vous avez pas le time de passer ½ journée à l’IT.
🪑 Est éteint quand vous n’êtes pas payée.
🫗 Abrite votre masterpiece : “rapport_def_final3_vf.pdf”.
🪑 “Je vais pas jouer l’avocat du diable mais…”
🫗 Les pléonasmes genre “collaborer ensemble”, “s’entraider mutuellement” ou les anglicismes type “impacter”.
🐡 “C’est plus simple de s’en parler au téléphone”.
🛼 Une réaction en emoji à un message où vous avez vidé votre âme.
🫘 N’importe quel événement (réunion exceptionnelle, fête, pot, pause clope) où vous n’êtes pas convié·e.
À un concert récemment, l’artiste a crié “Vous êtes fatigués ?” et vous avez répondu “...OUI !”. Quand votre téléphone balance une alerte batterie faible, vous pensez “ben on est deux mon pote”. Vous ne savez même pas pourquoi vous êtes épuisé·e, ni même si vous avez déjà été PAS épuisé·e. Vous passez 2/3 de la journée à tenter en vain de rester en éveil, et le tiers restant à tenter en vain de dormir. Bref, vous êtes comme le camembert : claquos.
Vous êtes : l’article Vous êtes fatigués ? évidement. Ou, si vous êtes plutôt orientés solutions, soit Faire une pause soit Comment travailler moins ?
Quand vous avez cliqué pour la première fois sur une BD sur la charge mentale sur Facebook en 2017, vous ne saviez pas que vous vous lanciez dans une escalade de la colère qui vous laisserait, 8 ans plus tard, avec des réserves de patience très, très limitées. Le temps de la pédagogie est derrière vous : qu'on ose vous appeler hystérique, voir ce que ça donne. Vous ne laisserez plus jamais passer une photo de ComEx 100% masculin, plus un seul "tu devrais sourire plus" et le prochain qui tente de faire l'avocat du diable va finir en guacamole. Bref, vous êtes féministe, et fatiguée.
Vous êtes : mes articles féministo-véner, comme Un féminisme corporate est-il possible ? / Plus d'énergie masculine, oui mais comment ? / Faire taire les femmes : et si c'était pour notre bien ?
MAIS AUSSI: si vous êtes cette personne et que vous n’êtes pas déjà abonné·e, je vous recommande CHALEUREUSEMENT la newsletter hebdo Sorcière Ta Mère de Gala Avanzi, autrice géniale dont j’avais déjà parlé quand j’ai abordé le sujet de la girl boss. C’est une newsletter smart sa mère, qui explique vite fait, bien fait et en finesse les enjeux et questions-clés du féminisme.
Vous avez lu l’Archipel Français, regardé CNews pendant 1h, et ça y est : vous avez capté la psyché du pays. Vous avez beau faire vos courses chez Monop, porter du AMI/Paraboot/Acne Studios, boire du vin nature et préférer clamser que traverser le périph (sauf pour une soirée électro ou du théâtre subventionné), vous êtes persuadé·e de comprendre “les vrais gens”. Vous calez les expressions "France périphérique" et "fracture territoriale" dans la conversation en sirotant un café payé 5€ pour la vibe du lieu (la vibe = du béton). Vous êtes persuadé·e d’avoir une connaissance intime du “terrain” car : vous avez déjà pris un BlaBlaCar avec un électeur RN, avez un cousin à Saint-Étienne et avez déjà mangé chez Courtepaille. Bref, si ce n’est les refs, les études, le diplôme, les publications et la validation des pairs, vous avez tout d’un·e sociologue.
Vous êtes : ma trilogie française : Les Français détestent-ils le travail ? / Les Français détestent-ils la réussite ? / Est-on un pays de Gaulois réfractaires ?
Crise existentielle, anxiété, panique, tristesse ? Vous appelez ça un mardi. Votre cerveau est un tribunal où vous êtes à la fois accusé·e, juge et proc, et vous perdez à tous les coups. Vous préféreriez vous faire scalper que de révéler deux informations : le temps que vous passez à rédiger un mail un peu conflictuel/important, et votre historique ChatGPT (composé en majorité de requêtes sur comment écrire des mails conflictuels/importants). Vous ne vous considérez pas forcément comme quelqu’un de créatif, et pourtant vous savez échafauder 47 scénarios catastrophe différents pour chaque situation. Bref, il est possible que pour vous, la vie soit plus dure que pour la majorité des gens. On est ensemble.
Vous êtes : Le syndrome de l'imposteur, cette saloperie / L’article sur le blues du dimanche soir
Vous êtes le centre névralgique de l'information au taf. Vous dites des trucs comme “tu savais que la meuf de la compta a rompu avec le mec de l’IT ?” et la réponse est systématiquement “je savais même pas qu’ils étaient ensemble”. Votre sixième sens s’active sur des détails imperceptibles par les autres : un frétillement d'œil, une porte qui se ferme trop brusquement, une bague qui a quitté un annulaire. Dans votre cerveau, il y a un mur qui ressemble à celui des enquêteur·ices dans les films : une cartographie reliée avec du fil rouge de qui a couché avec qui, qui déteste qui, qui est payé combien et qui va démissionner dans les trois mois. Vous oubliez les deadlines mais vous vous souvenez très bien de ce que la directrice marketing a dit après trois verres au pot de Noël 2022. Bref, vous avez élevé le gossip au rang d’art.
Vous êtes mes articles de bitching, à savoir Dites-moi quels mails vous écrivez, je vous dirai qui vous êtes / Les pires comportements en télétravail.
À dans deux semaines, si j’ai pas tout plaqué pour élever des canaris aux Canaries.
Sev